« Le Concile de Merlin », initialement paru sous pseudonyme, est un projet ancien qui a longuement mûri avant d’être couché sur papier. Au départ, je souhaitais développer ce que pouvait être « l’après-Merlin » parce qu’à mon sens, si beaucoup d’encre a coulé  sur le personnage légendaire en lui-même, peu a été dit sur ce qu’aurait pu être « la suite ». Or, il y a toujours des suites, des ombres, des lumières et des énigmes après le passage sur Terre de tels personnages. Je voulais aussi me consacrer à sa descendance, et je lui ai donc inventé une fille. Je me suis ensuite rendu compte que — bien évidemment — je n’étais pas le seul à l’avoir fait. Mais ce n’était pas le plus important, car plus j’avançais dans la précision de l’écriture du roman, plus je m’apercevais que le livre recelait des choses cachées. Je m’explique.

En général, mes idées de roman viennent avec des images, des pans entiers de scène. Je suis comme un œil-caméra qui se balade dans une scène virtuelle suspendue dans le « monde des histoires » (comment voulez-vous expliquer une chose pareille ?). Et, bien souvent, l’aventure se déroule ainsi, de scène en scène, des dialogues en récits, l’histoire s’étoffe parce qu’on me donne à « l’observer ». Je me dois alors d’écrire tout ce qui me vient en étant le plus fidèle possible à ce que je vois et ressens. Puis, les choses se dessinent à mesure que j’écoute mon intuition, à la manière d’un Daïmon (sorte de génie) qui me murmurait à l’oreille.

En dehors de cet aspect faussement « mystérieux » et le travail d’écriture lui-même, il y a comme pour tout écrivain, la partie recherche. Et pour « Le Concile de Merlin », la part d’étude historique et chronologique a été très dense, mais passionnante. Mieux encore, elle m’a apporté son lot de magnifiques surprises. En effet, cette période est si riche que cela m’a permis d’approfondir mon approche initiale : la postérité du prophète Mage Merlin et son propre rôle en cet âge torturé qu’est le tout début du VIe siècle.

En ce temps-là, Rome s’effondre pour renaître a Constantinople, la future Angleterre (Britannia Major) est en proie aux invasions Angle (justement) et Saxes, mais aussi Pictes (au nord) et les Francs s’installent sur le trône. Les tribus brittoniques fuient l’île et se réfugient sur le continent. Si l’on place la légende à cette époque précise — beaucoup d’historiens penchent pour cette option, entre autres à cause des écrits de Gildas le sage—, on se rend compte que de grands noms historiques côtoient les mythes. Ainsi, on peut imaginer qu’Arthur et Merlin aient été contemporains de Clovis, Gildas le sage, Saint Guénolé ou encore l’empereur Justinien. Et bien sûr, il ne me restait plus qu’à comprendre la position du grand Mage dans toute cette histoire.

Qui aurait pu être Myrdhin Emrys, dit Merlin l’Enchanteur en une telle époque ? Comme un tel homme aurait-il pu trouver sa place dans cette période tourmentée, rester dans la postérité comme étant à la fois une figure de proue de l’image celtique, druidique et en même temps le nom associé au Graal, symbole chrétien par excellence ? En vérité, plus je m’approchais de Merlin, de sa fille Gwendaëlle et de Gildas le sage, plus le mystère se dévoilait tout en s’approfondissant et en se complexifiant. Les ramifications étaient vibrantes de magie et de symboles. Et si le Graal n’était pas du tout ce qu’on croit ?

Cet âge formidable aurait donné des destins extraordinaires, comme celui d’un Riothamus ralliant tous les seigneurs et roitelets bretons sous une seule bannière pour défier et bouter les envahisseurs Saxes et Angles. Et pourquoi pas ? Pourquoi cet homme, voyant les défenses autrefois érigées par Rome et désormais laissées à l’abandon, n’aurait-il pas pris la tête de l’ensemble du pays avec l’aide d’une autre figure emblématique, un mage réputé et puissant, pour le défendre et installer une Paix si inespérée qu’elle aurait fait naître toute une légende ?

Myrdhin, l’Emrys, l’archi Dru-wide, mage et grand initié, est un mystère, un mythe et en même temps un symbole. Si l’homme a jamais existé, il a dû faire face à une période charnière, faite de chaos, de guerre et d’espoirs magnifiques autant qu’audacieux. En ce temps-là, l’esprit celte se délitait —et depuis quelques décennies, voire siècles —, Rome était l’ombre d’elle-même, mais le christianisme s’étendait aux quatre coins de l’Europe. Saint Patrick avait déjà évangélisé l’Irlande presque cent ans avant. Et les enjeux de cette partie de l’Europe étaient multiples : politiques, religieux, culturels, sociaux. On le voit dans les textes de Gildas, mais aussi dans les actes politiques d’un certain Clovis. Sans compter la puissance que cherche à devenir l’Église et surtout le Pape, au travers de complots, de jeux de pouvoir et de conciles pour charcuter les textes, dévoyer les sens secrets et hiérarchiser le sacré tout en jetant l’anathème sur ce qui, selon eux, devait être caché. Il leur fallait absorber et déraciner les rites et connaissances païens. Et pour cela, il fallait contrôler les choses.

Merlin apparait alors comme un trait d’union entre ces deux mondes, ces deux époques, prophète, intelligent, probablement doué de dons étranges tel un lama yogi pourrait l’être aujourd’hui ou comme l’ont toujours été les chamans de tout temps et tout continent. Merlin se retrouve entouré d’un Gildas au cœur grand, d’un Bleiz à la double casquette, chrétienne et païenne par son vécu de Dru-Wide, et bien sûr d’un roi à conseiller, Arthur. Le peuple brittonique est alors en plein exil, en conversion, bouleversé et à la recherche d’un guide. C’est une époque charnière, superbe et terrible. Un terreau pour de grands destins, un athanor pour les héroïnes et héros que sont Gwendaëlle, sa fille, Gildas et Iloan. Ceux-là voient leur monde au bord du chaos après la disparition des Merlin et Arthur. Mais ils devinent aussi que ce peut être là les fondations d’un monde nouveau, où la donne peut être changée.

J’espère que le lecteur pourra suivre avec joie —et crainte peut-être, parfois — leurs aventures dans ce roman. Je rêve que lecteur voyage avec eux dans ce monde qui a bâti les 1000 ans suivant en donnant naissance à ce qu’on nomme aujourd’hui le moyen-âge.

Graal, Excalibur, Arthur, Merlin, magie. Pourquoi le murmure de leurs légendes résonne encore dans nos cœurs, mille cinq cents ans plus tard ? Parce qu’ils sont immortels.

 

 

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